NTG/OGM : Une nouvelle offensive de l’agro-industrie sur le vivant

Champ de maïs

On pense souvent, à raison, qu’il n’y a pas d’OGM en France. En effet, grâce à la mobilisation massive des mouvements écologistes et citoyens dès la fin des années 1990, une loi interdit, depuis 2014, la plantation de semences génétiquement modifiées. Pour autant, la France importe plusieurs millions de tonnes d’OGM destinés à nourrir les élevages industriels ; les OGM sont donc déjà, en quelque sorte, dans nos assiettes ! Par ailleurs, certaines plantes tel que le colza ou le tournesol, dont le génome a été manipulé, sont cultivées en France dans l’illégalité.

Mais d’ailleurs, à quoi servent les OGM ? La plupart du temps, il s’agit de rendre les cultures résistantes à un herbicide ou à un ravageur. Plutôt que de mettre en place un système agricole basé sur des mécanismes naturels, comme c’est le cas de l’agriculture biologique et paysanne, on « bricole » le vivant pour l’adapter à nos besoins. On continue donc, à marche forcée, à entretenir un système à base de produits phytosanitaires et d’intrants ; un système qui entraine l’effondrement de la biodiversité et la mort des sols. Une agriculture du court terme, une agriculture mortifère pour la nature, les consommateurs et les agriculteurs.

Récemment, de nouvelles techniques sont arrivées sur le marché : les Nouvelles Techniques Génomiques (NTG). Derrière cet acronyme à l’apparence inoffensive  se cache toute une série de  techniques : mutagenèse in vitro, CRISPR-Cas9, nucléase à doigt de zinc (ZFN), mutagénèse dirigée par oligonucléotides, intra ou cisgenèse… Avec la législation actuelle, ces NTG, qui ne sont qu’une version  « marketing » des OGM (puisqu’il s’agit bien d’apporter des modifications génétiques à une espèce) doivent être évaluées et, si elles sont autorisées, elles doivent être étiquetées et suivies… enfin, jusqu’à présent. En effet, pour lever les barrières juridiques, la Commission européenne propose tout simplement de les dérèglementer en supprimant toute évaluation, toute traçabilité et tout étiquetage. De bonnes dispositions pour les industriels qui n’attendent que d’inonder le marché, sans aucun contrôle, au mépris des équilibres naturels et de notre santé.

C’est devant cette situation inacceptable et dangereuse que des militant-es du collectif « Objectif Zéro OGM » se sont mobilisé-es pour lancer l’appel de Poitiers le week-end du 23 et 24 septembre 2023. Cet appel porte trois revendications claires :

  • Que l’évaluation, la traçabilité et l’étiquetage de tous les OGM soient garantis dans la règlementation européenne ;
  • Que la France mette un terme à l’importation et à la culture des OGM et qu’elle rejette la proposition de la Commission européenne de dérèglementer les nouveaux OGM ;
  • Que les semences et les autres organismes vivants et leurs gènes ne puissent plus être brevetés.

En tant que Députée de la Vienne, j’apporte mon plein soutien à cet appel. J’étais d’ailleurs présente ce week-end à Poitiers pour échanger sur ces enjeux et amorcer un travail collectif.

Il y a urgence, des solutions existent et n’attendent que de se développer ; comme on peut le lire dans l’appel : « L’agroécologie paysanne et l’agriculture biologique ne sont pas seulement possibles, elles sont indispensables ! Nous citoyen⸱nes, paysan⸱nes, représentant⸱es d’organisations de la société civile nous sommes prêts et prêtes à les mettre en place ensemble sans plus attendre.« 

Il s’agit là d’un combat philosophie, d’un choix de société : ces nouveaux OGM vont développer encore davantage le brevetage des semences, avec pour conséquence directe l’accaparement des moyens de productions alimentaires au profit de quelques multinationales de l’agro-industrie. Contrôler le vivant, c’est entrainer la marchandisation de celui-ci. Aujourd’hui on manipule le génome des semences, demain les animaux, après demain… les humains ? Je défends le principe fondamental d’une société où le vivant, les moyens de subsistantes, en un mot nos communs, doivent rester libres et accessibles pour toutes et tous. 

Lire l’appel de Poitiers

NTG/OGM : Une nouvelle offensive de l’agro-industrie sur le vivant

Champ de maïs

On pense souvent, à raison, qu’il n’y a pas d’OGM en France. En effet, grâce à la mobilisation massive des mouvements écologistes et citoyens dès la fin des années 1990, une loi interdit, depuis 2014, la plantation de semences génétiquement modifiées. Pour autant, la France importe plusieurs millions de tonnes d’OGM destinés à nourrir les élevages industriels ; les OGM sont donc déjà, en quelque sorte, dans nos assiettes ! Par ailleurs, certaines plantes tel que le colza ou le tournesol, dont le génome a été manipulé, sont cultivées en France dans l’illégalité.

Mais d’ailleurs, à quoi servent les OGM ? La plupart du temps, il s’agit de rendre les cultures résistantes à un herbicide ou à un ravageur. Plutôt que de mettre en place un système agricole basé sur des mécanismes naturels, comme c’est le cas de l’agriculture biologique et paysanne, on « bricole » le vivant pour l’adapter à nos besoins. On continue donc, à marche forcée, à entretenir un système à base de produits phytosanitaires et d’intrants ; un système qui entraine l’effondrement de la biodiversité et la mort des sols. Une agriculture du court terme, une agriculture mortifère pour la nature, les consommateurs et les agriculteurs.

Récemment, de nouvelles techniques sont arrivées sur le marché : les Nouvelles Techniques Génomiques (NTG). Derrière cet acronyme à l’apparence inoffensive  se cache toute une série de  techniques : mutagenèse in vitro, CRISPR-Cas9, nucléase à doigt de zinc (ZFN), mutagénèse dirigée par oligonucléotides, intra ou cisgenèse… Avec la législation actuelle, ces NTG, qui ne sont qu’une version  « marketing » des OGM (puisqu’il s’agit bien d’apporter des modifications génétiques à une espèce) doivent être évaluées et, si elles sont autorisées, elles doivent être étiquetées et suivies… enfin, jusqu’à présent. En effet, pour lever les barrières juridiques, la Commission européenne propose tout simplement de les dérèglementer en supprimant toute évaluation, toute traçabilité et tout étiquetage. De bonnes dispositions pour les industriels qui n’attendent que d’inonder le marché, sans aucun contrôle, au mépris des équilibres naturels et de notre santé.

C’est devant cette situation inacceptable et dangereuse que des militant-es du collectif « Objectif Zéro OGM » se sont mobilisé-es pour lancer l’appel de Poitiers le week-end du 23 et 24 septembre 2023. Cet appel porte trois revendications claires :

  • Que l’évaluation, la traçabilité et l’étiquetage de tous les OGM soient garantis dans la règlementation européenne ;
  • Que la France mette un terme à l’importation et à la culture des OGM et qu’elle rejette la proposition de la Commission européenne de dérèglementer les nouveaux OGM ;
  • Que les semences et les autres organismes vivants et leurs gènes ne puissent plus être brevetés.

En tant que Députée de la Vienne, j’apporte mon plein soutien à cet appel. J’étais d’ailleurs présente ce week-end à Poitiers pour échanger sur ces enjeux et amorcer un travail collectif.

Il y a urgence, des solutions existent et n’attendent que de se développer ; comme on peut le lire dans l’appel : « L’agroécologie paysanne et l’agriculture biologique ne sont pas seulement possibles, elles sont indispensables ! Nous citoyen⸱nes, paysan⸱nes, représentant⸱es d’organisations de la société civile nous sommes prêts et prêtes à les mettre en place ensemble sans plus attendre.« 

Il s’agit là d’un combat philosophie, d’un choix de société : ces nouveaux OGM vont développer encore davantage le brevetage des semences, avec pour conséquence directe l’accaparement des moyens de productions alimentaires au profit de quelques multinationales de l’agro-industrie. Contrôler le vivant, c’est entrainer la marchandisation de celui-ci. Aujourd’hui on manipule le génome des semences, demain les animaux, après demain… les humains ? Je défends le principe fondamental d’une société où le vivant, les moyens de subsistantes, en un mot nos communs, doivent rester libres et accessibles pour toutes et tous. 

Lire l’appel de Poitiers