Une commemor’action pour ne pas oublier Sainte Soline

Il y a un an, nous étions 30 000 personnes à fouler les terres rouges de Sainte Soline pour réaffirmer notre opposition au plan d’accaparement de l’eau par l’agro-industrie via la construction de méga-bassines. Plus nous nous approchions pacifiquement du chantier de la bassine, plus il devenait évident que les forces de l’ordre, retranchées en haut des digues de la bassine transformée en fortin, attendaient les manifestants pour leur tendre un piège. Sans sommation et pendant près d’une heure et demie, près de 5000 grenades et autres bombes de désencerclement auront été envoyé sans discernement sur l’ensemble de la foule présente ce jour-là. Le bruit des détonations, le sol qui tremble sous nos pieds, la vue des chairs déchirées, l’odeur du sang qui coule, sont des souvenirs qui continuent de susciter chez moi un profond effroi et laisse de nombreuses interrogations sans réponse.

Qu’est-ce que les autorités ont cherché à prouver cette journée-là ? Quelle était la signification réelle de protéger par tous les moyens un trou rempli de pierre ? Quel avenir proposer à ces milliers de jeunes venus abimer leur corps et leur jeunesse sous le feu déchainé de la gendarmerie ? Et surtout comment dépasser l’effroi ? Comment retrouver l’envie de militer, dans la joie et la détermination ?  Comment continuer de composer, ensemble une alternative au monde climaticide que l’agro-industrie nous impose par la force ?

C’est avec toutes ces questions en tête que je me suis jointe aux journées de « commemor’action » organisées par les collectifs Bassines Non Merci des Deux Sèvres et de la Vienne.

A l’heure où il est de plus en plus certain que les chantiers des bassines de Saint Sauvant et du sous-bassin de la Clouère démarreront à l’automne 2024, à l’heure où le Préfet de la Vienne en « cogestion » avec la FNSEA s’apprête à présenter une nouvelle salve de projet de bassines de « petite taille », déstabilisant toujours plus la ressource en eau et les écosystèmes, il était nécessaire que le mouvement reprenne la main sur le récit anti-bassine. C’est le sens qu’ont voulu donner les organisateurs de la déambulation poitevine dite « méga-boom » du 25 mars. Aux sons des coups d’effaroucheurs agricoles, nous avons lancé une « sommation citoyenne » aux services de l’état et aux bâtisseurs de bassines. C’était une façon de signifier pacifiquement que les collectifs ne laisseront aucun chantier commencer dans la Vienne.

Un an après les évènements de Sainte Soline : la bassine n’est toujours pas en service, plus personne ne croit aux bienfaits pour l’agriculture de ces méga-structures si ce n’est les quelques bénéficiaires de celles-ci, le scandale de l’eau polluée par le chlorothalonil a fait fermer des points de captage d’eau potable, les producteurs d’eau potable ne savent pas comment sortir de cette crise sanitaire, le Projet Territorial de Gestion de l’Eau est d’ores et déjà décrédibilisé par le portage du département de la Vienne, trop occupé à accélérer les chantiers de bassines et favoriser l’irrigation massive plutôt que de soucier de la santé de ses habitants.  

Malgré tout cela, je continuerai de porter une voix discordante des bassineurs, nous avons des solutions : désimperméabiliser des sols, stocker l’eau dans les aquifères, reméandrer les cours d’eau, planter des haies, restaurer les zones humides, favoriser une agriculture respectueuse du vivant… Je les porterai partout où je pourrai les exprimer : à l’Assemblée, auprès de vos élus municipaux, lors des Comités Ressource en Eau de la préfecture, lors de mes rencontres avec les acteurs du monde agricole… No Bassaran

Une commemor’action pour ne pas oublier Sainte Soline

Il y a un an, nous étions 30 000 personnes à fouler les terres rouges de Sainte Soline pour réaffirmer notre opposition au plan d’accaparement de l’eau par l’agro-industrie via la construction de méga-bassines. Plus nous nous approchions pacifiquement du chantier de la bassine, plus il devenait évident que les forces de l’ordre, retranchées en haut des digues de la bassine transformée en fortin, attendaient les manifestants pour leur tendre un piège. Sans sommation et pendant près d’une heure et demie, près de 5000 grenades et autres bombes de désencerclement auront été envoyé sans discernement sur l’ensemble de la foule présente ce jour-là. Le bruit des détonations, le sol qui tremble sous nos pieds, la vue des chairs déchirées, l’odeur du sang qui coule, sont des souvenirs qui continuent de susciter chez moi un profond effroi et laisse de nombreuses interrogations sans réponse.

Qu’est-ce que les autorités ont cherché à prouver cette journée-là ? Quelle était la signification réelle de protéger par tous les moyens un trou rempli de pierre ? Quel avenir proposer à ces milliers de jeunes venus abimer leur corps et leur jeunesse sous le feu déchainé de la gendarmerie ? Et surtout comment dépasser l’effroi ? Comment retrouver l’envie de militer, dans la joie et la détermination ?  Comment continuer de composer, ensemble une alternative au monde climaticide que l’agro-industrie nous impose par la force ?

C’est avec toutes ces questions en tête que je me suis jointe aux journées de « commemor’action » organisées par les collectifs Bassines Non Merci des Deux Sèvres et de la Vienne.

A l’heure où il est de plus en plus certain que les chantiers des bassines de Saint Sauvant et du sous-bassin de la Clouère démarreront à l’automne 2024, à l’heure où le Préfet de la Vienne en « cogestion » avec la FNSEA s’apprête à présenter une nouvelle salve de projet de bassines de « petite taille », déstabilisant toujours plus la ressource en eau et les écosystèmes, il était nécessaire que le mouvement reprenne la main sur le récit anti-bassine. C’est le sens qu’ont voulu donner les organisateurs de la déambulation poitevine dite « méga-boom » du 25 mars. Aux sons des coups d’effaroucheurs agricoles, nous avons lancé une « sommation citoyenne » aux services de l’état et aux bâtisseurs de bassines. C’était une façon de signifier pacifiquement que les collectifs ne laisseront aucun chantier commencer dans la Vienne.

Un an après les évènements de Sainte Soline : la bassine n’est toujours pas en service, plus personne ne croit aux bienfaits pour l’agriculture de ces méga-structures si ce n’est les quelques bénéficiaires de celles-ci, le scandale de l’eau polluée par le chlorothalonil a fait fermer des points de captage d’eau potable, les producteurs d’eau potable ne savent pas comment sortir de cette crise sanitaire, le Projet Territorial de Gestion de l’Eau est d’ores et déjà décrédibilisé par le portage du département de la Vienne, trop occupé à accélérer les chantiers de bassines et favoriser l’irrigation massive plutôt que de soucier de la santé de ses habitants.  

Malgré tout cela, je continuerai de porter une voix discordante des bassineurs, nous avons des solutions : désimperméabiliser des sols, stocker l’eau dans les aquifères, reméandrer les cours d’eau, planter des haies, restaurer les zones humides, favoriser une agriculture respectueuse du vivant… Je les porterai partout où je pourrai les exprimer : à l’Assemblée, auprès de vos élus municipaux, lors des Comités Ressource en Eau de la préfecture, lors de mes rencontres avec les acteurs du monde agricole… No Bassaran